La sorcière noire
Un jour, elle fit un rêve, plutôt un cauchemar. Il faisait noir, un rire retentit, la princesse ne voyait rien . Une voix enfin :
« _Tu ne t’en sortira pas, c’est impossible » Dit une voix de femme.
« _Qui, qui êtes vous ? »
« _Je suis celle qui se tapit dans l’ombre, celle qui se fraie un chemin dès que le bon moment arrive, celle qui t’accompagnera au fond des ténèbres, celle qui triomphera car personne ne peut m’échapper »
« _Non ! vous mentez ! mon prince m’aidera ! »
« _Personne ne peut t’aider, même pas ton stupide prince ! »
Une femme se matérialisa, une sorcière au regard noir. Elle reprit
« _ Tu es trop faible, bientôt tu me rejoindra car je t’offrirai alors le réconfort »
« _ Jamais ! »
« _C’est trop tard ! Tu m’as déjà laissé entrer ! «
Elle ria plus fort. La princesse voulu courir mais des mains
la rattrapèrent et la tinrent à la merci
de la sorcière.
« _Bientôt tu m’appartiendra ! »
La jeune fille se réveilla en sueur et dû reprendre son
souffle. Son prince dormait profondément. Elle se leva et regarda par la fenêtre. La nuit était calme, la lune et
les étoiles brillaient haut dans le ciel. Cette lumière la rassura. « ce
n’est qu’un cauchemar » se convainc-t-elle, puis se recoucha.
Les autres jours ressemblaient à ceux des semaines passées.
La princesse se sentait faible et avait
perdu un peu l’appétit. Elle ne dessinait plus , elle avait perdu l’envie. Son
prince la regardait impuissant. Il essayait pourtant de la faire rire et de
l’emmener où elle voulait, pour lui faire plaisir, mais cela ne marchait qu’un
moment. Elle retombait ensuite dans sa torpeur quotidienne. Lui aussi abandonna
son rôle.
Elle aussi tentait d’aller de l’avant, de faire des efforts,
mais elle arrêtait vite, elle n’y arrivait pas, comme si une force à
l’intérieur de son corps l’en empêchait. Elle repensa à son rêve, et si c’était
vrai ? Elle sentit alors cette
force grandir d’un seul coup. Elle s’écroula et pleura toute la journée sans
pouvoir bouger. Seul son prince réussit à la soulever et l’allonger sur le lit.
Il sécha ses larmes et demanda des explications. Elle dit qu’elle eut un coup
de fatigue. Il ne chercha pas plus loin et la laissa pour retourner à son
travail. La princesse restait là, sans bouger, à regarder le plafond et son
lustre de cristal sans vraiment y prêter attention. Rien ne lui apportait de la
joie, ni les licornes de ses beaux parents, ni les chats. Son chien semblait
lui donner un petit sourire. Elle se raccrochait à lui mais elle ne le voyait
pas aussi souvent qu’elle le voulait.
Elle broyait du noir tous les jours et pleins de questions la tourmentaient, elle ne pensait plus à rien d’autre. Parfois elle écoutait de la musique, plutôt triste et pleurait souvent en même temps. Personne ne la comprenait et personne ne pouvait la délivrer, pas même son prince.