Mars 2007, une princesse rose a le blues
Son moral tombait de jour en jour plus bas. Elle était démoralisée et se sentait nulle. Les nains de la grande agence la faisaient se sentir ainsi. Elle essayait de garder le sourire devant son doux prince et sa famille. L’exercice était périlleux mais cela marchait plutôt bien. Pour se changer les idées, elle aimait bien voir sa grande amie , la princesse Julie du royaume Psyché, avec sa belle et longue chevelure noire et son teint de porcelaine. Toutes deux partageaient tout sur tout et avaient les mêmes goûts. Julie vivait la même chose que la princesse rose. Pire, elle a été obligée de s’éloigner de son royaume à cause de son beau père maléfique. Ainsi, les deux amies profitaient de chaque minute de leur rencontre. Elles passaient des heures à parler, faire des théories sur le monde et surtout à rire. Cela les faisait respirer ; le temps d’oublier leurs soucis respectifs. Julie a elle aussi essayé tout ce qu’on lui a conseillé. Elle a même envoyé des candidatures pour la Poste Royale et le carrosse à vapeur Royal mais elle n’eut aucune réponse. Toutes deux désespéraient un jour de trouver un travail.
Peu à peu la situation devenait insupportable. La princesse voyait peu son amie et, bizarrement, beaucoup de monde la rejetait. En effet, à plusieurs reprises, elle constatait que les personnes qu’elle rencontrait lui faisaient remarquer, avec plus ou moins de tact, leur désintérêt vis à vis d’elle. Pourtant, elle n’avait pas honte de sa situation, elle expliquait bien volontiers son parcours tout en développant ses sentiments face à sa condition de princesse sans travail. Elle ne put que remarquer la juste explication du mage Chôm. Tout le monde évitait le mot chômage, comme si il était interdit, pire, comme si il n’existait pas dans tout le royaume. A chaque invitation, elle essayait de faire connaissance, de parler un peu, mais la même question revenait toujours « et vous, que faites vous dans la vie ? » à croire que toutes les personnes ne savaient dire que ça. Il y avait bien d’autres sujets plus intéressants que la situation personnelle et professionnelle. Et elle répondait toujours honnête : « je suis au chômage, je cherche un travail »
« _ah bon ? c’est bien, bonne chance » lui répondait certains
« _et dans quoi ? oh l’archéologie ? et bien bonne continuation » disait d’autres.
C’était toujours la même chose, parfois on lui tournait le dos, la
laissant seule au milieu de la pièce. Etait-ce son destin de rester toujours à l'écart car elle était differente? Même ses plus proches membres de la famille lui faisait subir ce mal invisible.